par DanGod » Mer Jan 11, 2006 12:56 pm
Vous savez que le Parti Vert n'est pas aussi vert que son nom l'indique. Son chef est un ancien conservateur et la plupart des groupes environnementaux ne l'appuient pas...
D'autre part, je ne comprend pas pourquoi le NPD ne pogne pas dans le ROC (Rest of Canada). Il ne sont pas si à gauche que ça et ça pourrait être une bonne alternative aux Libéraux...
Un Parti vert étiqueté «trop à droite»; Plusieurs groupes écologistes ont des réserves à l'endroit du parti de Jim Harris.
Buzzetti, Hélène. Le Devoir. 13 décembre 2005.
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Ottawa - Le Parti vert du Canada a peut-être substantiellement augmenté ses appuis à la dernière élection, mais les organismes ayant des affinités idéologiques avec la formation environnementale ne sont pas prêts à lui donner leur appui pour autant. On lui reproche d'être trop à droite et trop restreint dans ses intérêts.
Ainsi, plusieurs groupes représentant le milieu écologiste, agricole ou animaliste contactés par Le Devoir expriment des réserves à l'endroit du parti de Jim Harris. Leurs réticences s'ajoutent à celles exprimées par d'anciens leaders de la formation qui ont renié leur chef.
C'est le cas de Greenpeace, de l'Union paysanne ou encore de Transport 2000. Le secrétaire général de l'UP invitera «probablement» ses membres à voter pour le Bloc québécois. «Le Parti vert doit aller plus loin que la verdicité», déclare Benoît Girouard. «A l'Union paysanne, nous avons une vision citoyenne. Si on parle de la ruralité par exemple, on parlera aussi de revenu minimum, de routes, de régionalité, etc.»
Chez Transport 2000, voué au développement de solutions de rechange à la voiture, on se veut réaliste. Sans suffrage proportionnel, il faut voter avec sa tête davantage qu'avec son coeur, rappelle le directeur général, Normand Parisien. «Il y a une hésitation chez nos membres, et elle est stratégique. Il n'y a pas beaucoup d'attention donnée au Parti vert.»
Steven Guilbeault, de Greenpeace, quant à lui reproche au Parti vert d'axer ses politiques environnementales sur le «volontariat» plutôt que la réglementation. Il trouve aussi «curieux» que le parti ne veuille pas «être associé à la gauche».
C'est aussi parce qu'ils le considèrent comme étant trop à droite que l'ancienne leader du Parti vert, Joan Russow, et le chef du parti en Nouvelle-Écosse, Michael Oddy, ont répudié leur patron Jim Harris. Le principal intéressé n'est pas inquiet. «Je ne crois pas que Jean Chrétien va faire campagne aux côtés de Paul Martin ou encore que Joe Clark va aider Stephen Harper. C'est un phénomène naturel dans les partis politiques.»
Chef depuis 2003, Jim Harris se fait taxer de conservatisme parce qu'il a déjà été membre du défunt Parti progressiste-conservateur il y a 20 ans. Il s'inquiétait alors de l'endettement croissant du Canada. «C'est à ma dernière année d'université que j'ai changé de parti lorsque j'ai appris qu'une espèce disparaissait de la surface de la planète toutes les 25 minutes», explique-t-il. «De quelqu'un intéressé d'abord par les questions financières, je suis devenu quelqu'un intéressé par les questions écologiques.»
Il n'en reste pas moins que le Parti vert propose une baisse d'impôts de 3,5 milliards de dollars par année financée entièrement par une nouvelle taxe sur l'essence de 10 ¢ le litre de même que d'autres taxes sur les ressources naturelles non précisées. Un automobiliste ne verrait aucun impact net sur ses finances, mais un cycliste y gagnerait au change. «Je suggère aux gens conduisant un Hummer de ne pas voter pour nous», conclut M. Harris en riant. Quant aux dépenses militaires, il promet de les augmenter afin d'acheter de nouveaux équipements destinés aux missions de maintien de la paix. Alors, n'a-t-on pas raison de l'associer davantage à la droite?
«Le Parti vert s'est opposé à la guerre en Irak. Il s'est opposé au bouclier anti-missile, il a appuyé le protocole de Kyoto, il appuie le mariage gai, il revendique le droit de choisir des femmes, il s'oppose à la chasse aux phoques. Je ne pense pas que Stephen Harper puisse en dire autant», répond-il, frondeur.
Fondateur de l'entreprise de conseils pour entreprises Strategic Advantage, Jim Harris s'est imposé comme orateur de choix de la communauté financière, abordant des sujets à la mode comme le leadership, l'innovation, l'apprentissage et le changement. Il a déjà travaillé pour le Financial Post et a signé plusieurs best-sellers à saveur économique tels que The 100 Best Companies to Work for in Canada.
Or vert
Le Parti vert ayant obtenu 4,3 % des suffrages en 2004, il bénéficie pour la première fois cette année du financement gouvernemental. Il a reçu plus d'un million de dollars, une somme inespérée pour le petit parti. Cette nouvelle manne lui permet de se payer une cinquantaine d'employés pendant la campagne électorale contre une personne à temps partiel auparavant. Cela lui permet surtout de sillonner le pays comme les autres chefs de parti pour dévoiler des pans de sa plateforme électorale. Ainsi, on l'aura vu à Iqaluit, à Vancouver, à Montréal ou encore à Terre-Neuve annoncer qu'il interdira la chasse aux phoques.
Cette prise de position lui a valu les félicitations du Front international de protection des animaux. «C'est la première fois qu'un parti politique fédéral se prononce sur la chasse aux phoques en 30 ans», se réjouit Olivier Bonnet, directeur de l'IFAW. Son organisme n'est pas prêt pour autant à donner son appui au Parti vert, ni à aucun autre parti d'ailleurs.
Malgré son bon score et ses tentatives de se comporter comme les «grands», le Parti vert n'a pas été invité aux débats des chefs de jeudi et vendredi prochains. Le parti a récolté plus de 14 000 signatures sur sa pétition pour obtenir une place sous les projecteurs, mais en vain. «Le consortium des diffuseurs ne devraient pas avoir le droit de dicter aux Canadiens ce à quoi leur démocratie devrait ressembler», conclut-il.
"Ce à quoi tu résistes persiste... ce que tu observes disparaît."