vendredi 1er septembre
Ils ne pensent pas qu'aux élections
Une enquête, fondée sur des témoignages, des archives de presse et d'édition, Sexus politicus (Albin Michel), fait état de la faim de sexe des hommes politiques français. C'est la première du genre et le moins que l'on puisse dire c'est que rares sont les hommes politiques à y échapper (le Général De Gaulle et Jospin semblent pourtant exempts de tout reproche). A priori, Bill Clinton peut se faire tout petit, il est largement battu

. La tradition française est de ne pas publier ce genre d'informations mais, cette fois, tout est déballé. Quelques exemples...
La réputation d'homme à femmes faite à François Mitterrand n'est pas tout à fait juste. Elle est très sous-estimée. Collaboratrices, actrices, journalistes, anonymes, la liste des conquêtes est sans fin. Les auteurs écrivent «Il ne concevait pas un congrès ou une réunion politique sans partir à la fin avec une fille. L'ancien président aimait se donner le choix jusqu'à la dernière minute (...) Il pouvait y avoir trois ou quatre femmes qui l'attendaient. Il leur disait : rentrez chez vous et attendez. Beaucoup ont longtemps patienté derrière leur téléphone.»
En 1974, Jacques Chirac entre à Matignon. Dans le même temps, il entame une liaison avec une journaliste du Figaro. Le Premier ministre tombe amoureux. Il songe à quitter sa femme. La France d'alors n'élira jamais un président divorcé, estiment ses conseillers, qui rêvent de le porter à l'Elysée. A l'été 1976, Chirac téléphone à sa maîtresse : « C'est fini, j'ai l'interdiction de te revoir. » La journaliste tentera de se suicider.
Michel Charasse, ministre du budget entre 1988 et 1992, explique aux auteurs qu'il a fait face aux avances de la chanteuse Lio. Sauf qu'elle présente une tout autre version. Elle raconte avoir obtenu un rendez-vous avec le ministre pour négocier son redressement fiscal de 3,7 millions de francs. Michel Charasse aurait tenu à lui montrer ses appartements privés, puis sa chambre où il lui aurait proposé, en vain, de lui «apprendre le baiser japonais». «Une passe à 3,7 millions !», s'amuse Lio. Le ministre dément. Sylvia Bourdon, ancienne reine du porno, fait un récit similaire. Venue négocier une dette, elle aurait entendu de la bouche de Michel Charasse : «T'es un mec ou quoi ? J'te plais pas ? J'chuis trop moche pour toi ?» Lui nie.
Le Premier ministre actuel n'échappe pas à une mention. Son épouse, Marie-Laure de Villepin, aurait giflé en public une jeune pharmacienne, qu'elle soupçonnait d'être sa maîtresse.
Nicolas Sarkozy ne sort pas non plus grandi du récit de sa séparation (provisoire) d'avec Cécilia. Le ministre, quitté à cause de ses infidélités supposées, a surtout subi les départs puis les retours d'une Cécilia hésitante. Ce qui n'est pas la version officielle.
Dominique Strauss-Kahn a également droit à sa part du gateau. En 2003, Le Nouvel Observateur écrit qu'«un ministre» a participé activement à une soirée dans une boîte échangiste à la mode. DSK, furieux car son nom est cité en ville, aurait eu une conversation musclée avec un des patrons de la rédaction.
Que peut-on dire de tout ça ? Et bien, finalement il y a un côté rassurant : nos politiciens restent des hommes !

)