par chtiman » Jeu Déc 13, 2007 9:38 am
jeudi 13 décembre
La polémique sur la venue de Kadhafi continue de plus belle
La visite de Mouammar Kadhafi en France, qui est entrée jeudi dans une phase privée, continue de provoquer des remous, après trois jours de déclarations controversées du dirigeant libyen.
Ses propos, mercredi soir, condamnant les attentats d'Alger comme le lui avait "vivement" recommandé Nicolas Sarkozy selon l'Elysée, n'ont pas éteint la polémique.
"On a assisté à une espèce de circus Kadhafi, à une farce un peu tragique et comique", a déploré le socialiste Manuel Valls sur RTL, joignant sa voix au concert de critiques de l'opposition qui a dénoncé cette semaine les honneurs faits à un "dictateur".
"Quand le président de la République se fait traiter de menteur par le colonel Kadhafi sur le fait qu'ils aient ou non traité la question des droits de l'homme, il y a un affront, il y a une humiliation", a estimé le député-maire d'Evry.
Mardi, à l'Unesco, le dirigeant libyen avait fait la leçon à la France, sommée de s'occuper mieux de ses immigrés "avant de parler des droits de l'homme".
Pour François Hollande, Nicolas Sarkozy est devenu au fil de la semaine le "dindon de la farce" orchestrée par Mouammar Kadhafi.
Le président français "prétendait rompre avec la Realpolitik, celle, disait-il, 'qui fait renoncer à ses valeurs sans gagner des contrats.' Aujourd'hui, les contrats sont devenus ses valeurs", assène le premier secrétaire du PS.
"Paria de la communauté internationale, Kadhafi aurait dû être traité comme tel, avec des pincettes, comme un criminel sous haute surveillance", juge dans Le Monde l'écrivain Pascal Bruckner. "Faire des affaires n'interdit pas de parler clair aux dictateurs".
Le ton monte également dans les rangs de la majorité après la volée de critiques, de Rama Yade à Jean-François Copé en passant par Christine Boutin et Bernard Kouchner.
Après avoir boycotté la réception en l'honneur de Mouammar Kadhafi à l'Assemblée nationale, comme une partie du groupe UMP, Lionnel Luca a écrit au ministre des Affaires étrangères pour lui demander des précisions sur le coût d'une visite de cinq jours.
LA FRANCE "À L'HEURE LIBYENNE"
La visite officielle libyenne s'est achevée mercredi soir après un deuxième entretien entre Nicolas Sarkozy et Mouammar Kadhafi au terme duquel le président français ne s'est pas exprimé.
Dans un entretien au Nouvel observateur, il se livre à un plaidoyer pro domo de sa Realpolitik. La France, déclare-t-il, est "utile quand elle parle à tout le monde", du numéro un libyen au président syrien Bachar el-Assad.
Jeudi matin, deux de ses plus proches collaborateurs sont montés au créneau pour à nouveau défendre le principe de ce voyage - le premier en France depuis 34 ans.
"La France a décidé d'accueillir le président Kadhafi et je pense qu'elle a eu raison (...) La France, pour être fidèle à ses valeurs et à ses principes, doit jouer dans le monde un rôle en faveur de la paix. C'est ce qu'elle fait avec la politique libyenne", a déclaré Henri Guaino sur France Inter.
Cependant, prié de dire si Mouammar Kadhafi était un dictateur, Henri Guaino a répondu par l'affirmative avant de compléter sa phrase: "mais il y a beaucoup de dictateurs dans le monde".
De son côté, le secrétaire général de l'Elysée a expliqué que cette visite profitait à toute la communauté internationale. Les contrats signés avec la Libye lundi soir représentent l'équivalent de 30.000 emplois sur cinq ans, a-t-il fait valoir sur Europe 1.
Claude Guéant a également annoncé que Mouammar Kadhafi reviendrait en France en 2008, à Marseille avant l'été, pour une réunion sur le projet d'Union méditerranéenne porté par Nicolas Sarkozy.
Claude Guéant devait être auditionné dans l'après-midi par la commission d'enquête parlementaire sur les conditions de la libération des soignants bulgares, intervenue en juillet dernier.
A ce sujet, le médecin d'origine palestinienne détenu huit ans en Libye avec les cinq infirmières bulgares a déposé plainte à Paris contre Mouammar Kadhafi, cinq militaires libyens et un médecin pour tortures, a annoncé son avocat François Cantier.
A part une visite du Louvre jeudi après-midi et du château de Versailles vendredi, le programme privé de "Guide de la révolution" pour ses deux derniers jours en France restait flou jeudi.
"Depuis le début de la semaine, tout le monde est à l'heure libyenne", commente laconiquement l'un des organisateurs de la conférence de presse du dirigeant libyen, pour l'instant en suspens.
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